Argent : Everbright- un délit d’initié, de bonne foi

• «Garder les grandes, larguer les petites»: ce mot d’ordre en vigueur depuis septembre 1997 (15. Congrès), donne lieu à travers la Chine à une course effrénée entre villes et provinces, à qui se débarrassera le plus vite de ses Entreprises d’Etat petites et moyennes.

Il faut dire que ces usines (qui peuvent malgré tout «peser» jusqu’à 20 000 emplois) forment 95% du parc industriel public: vaste remue ménage, et l’offre sera supérieure à la demande !

Xuzhou (Jiangsu) a organisé une foire de 3 jours à Hong Kong.

Le Liaoning lui, fait un show itinérant, Shenzhen-Xiamen-Nanjing: au menu, 1500 PME de 1000 à 5000 salariés, mais nulle obligation de tous les reprendre. Enfin, ces «offres publiques de vente» ne marchent pas toutes: des 56 firmes offertes par Pékin depuis novembre dernier, aucune n’a été reprise.

Trois raisons évoquées par la presse : les dirigeants freinent la vente, par peur que ne se découvre alors des irrégularités comptables, le « Bureau de cession » n’est pas très à la page, et les ministères, jusqu’à présent, ne veulent pas s’en mêler (quoique ces ventes soient directement concernées par la réforme des droits de propriété)

• Quand la consommation baisse, l’alimentaire tient bon: Beijing Enterprise, un des poids lourds nationaux du secteur, annonce pour 1997 un profit net de 426M USD (48%), sans compter 150M de plus value boursière et 210M des émissions de titres «Bière Yanjing» (parts «A», pour le marché intérieur). Cette année, les profits du groupe devraient progresser de 19% (et 8% en 1999), tirés par ses 3 «locomotives»: Yanjing, Mc Donald, et BISC (commutateurs électriques).

• Afin de faire face à la crise menaçant les chantiers navals chinois, Shanghai investit dans un chantier pour bâtiments à haute valeur ajoutée: capacité en «gros tonnage», 300 000DTW au lieu des 100 000t son maximum actuel, et en méthaniers (GPL et GNL). Invest. total: 7MMY, dont 4,4MY pour le chantier (Cie par actions, financée par Baosteel, Shanghai Electric et China shipping Industry) et 2,6MMY pour une usine de moteurs diesel. NB: c’est de Shanghai-même que partira un très ambitieux réseau gazier, avec pour finalité 1ère la production d’électricité «propre», et pour matière 1ère le GNL du Moyen Orient. Infrastructure d’un coût total de 7MMUSD, actuellement en négociation avec l’étranger.

• China Everbright, compagnie de droit Hongkongais, présente ses excuses à l’autorité boursière de HK, pour une "entorse de bonne foi" aux règlements -en fait, un délit d’initié. Un jour avant l’annonce de la création de la Banque Everbright en juin 1996, comportant l’émission d’actions et le rachat de 20% du capital pour 2,4MM HKD, le groupe chinois avait secrètement offert à ses 6 directeurs, un droit de préemption sur 5,7% du stock, soit 50M de parts, au prix « plancher ».

Peut être suite à une intervention des chiens de garde  Hongkongais, les directeurs ont intégralement rendu les options ou remboursé les actions, intérêts inclus. Bon prince, le Stock Exchange a conclu qu’il n’en demanderait pas davantage. NB : Everbright Ltd est sous contrôle direct du Conseil d’Etat, sous la férule de Zhu Xiaohua, un protégé de Zhu Rongji.

 

 

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