Décidément, à peine nommé, le 1er Ministre Zhu Rongji mange son pain blanc!
Quoi qu’encore peu connu, Zhu vient d’être très bien reçu en Europe: Londres, Paris et les hôtes du 2d Sommet de l’ASEM (Asia-Europe Meeting), s’arrachant le privilège de quelques minutes de tête à tête.
À Londres, Zhu s’est amusé à cultiver son image originale, demandant à chaque 1er Ministre (en fonction, ou ex- !) de lui révéler «comment diriger la Chine»! Au RU comme en France, il n’a eu aucun mal à resserrer les liens, promouvoir les «partenariats stratégiques» de pays à pays ou région à région – rédui-sant ainsi la dépendance chinoise aux USA : l’ASEM propose, sans l’Amérique, une réforme du FMI, le fonds monétaire international.
Comme décisions, l’ASEM n’apporte pas grand chose -c’était attendu: tout juste un fonds de 25MUSD, payé par l’Europe, géré par la Banque Mondiale, pour le soutien des monnaies de l’Asie du Sud-Est (ASE).
Au plan informel par contre, bien des projets font leur chemin : tel ce «panier» sous l’égide de l’ADB, la banque asiatique de développement, fixant la parité des monnaies asiatiques aux devises mondiales dont USD et Euro.
Tel aussi le plan en 4 points de Zhu Rongji, de coopé euro-asiatique: Forum Scientifique et Technique, différents fonds contre la spéculation monétaire, structure de soutien à la coopé des PME, dialogue politique « au-delà des différences ».
Tout ceci, pour la Chine, n’étant pas que des mots: elle offre 4MMUSD pour le renflouement de ses voisins, manière de garantir sa croissance tout en isolant Taiwan.
Ces quêtes d’alliances, commencent à porter leurs fruits : on vient de voir, spectacle inédit, Paris et Pékin faire pression ensemble sur Jakarta pour lui faire accepter, en échange de leurs crédits d’export, la potion amère des réformes voulues par le FMI!
Sommaire N° 14