Editorial : ANP 1998- Jiang Zemin – Li Peng – Zhu Zongji: même triangle, autres forces !

Jiang Zemin, Li Peng, Zhu Rongji : de la 9. Session de l’ANP, la session annuelle du Parlement, émerge la même troïka que la veille. Et pourtant, un léger report de poids dans le mobile, bouleverse le rapport de forces.

Vainqueur: Jiang Zemin, puissant comme seul Mao hier, chef de l’Etat, du Parti et de l’Armée. Diminué, Li Peng, qui n’est plus que l’homme au «perchoir» de l’ANP -position qui n’a pas évité le limogeage à son dernier titulaire, Qiao Shi. Une option pour lui (la seule, peut-être?): être atteint par la foi parlementariste et défendre l’ANP contre le Parti, poursuivant la croisade entamée par Qiao Shi. Ce serait contraire à ses convictions, mais pas la 1ère fois que Li boirait le calice, pour sauver sa carrière (il l’a fait en 1994, en se découvrant une vocation de réformateur).

Enfin, Zhu Rongji se retrouve au coeur du triumvirat. Un homme dont les applaudissements de l’ANP révèlent la popularité croissante, avec l’espoir (de justice sociale, de prospérité – de faire bouger les choses, enfin) suscité par son programme protéiforme de réformes.

Jiang et Li, pour l’instant, sont ses alliés: sans eux, rien n’est possible. Mais ils sont aussi ses rivaux: en cas de trop grand succès personnel, ils pourraient être tentés de le faire chuter en route -comme cela avait été le cas en 1988-1989 avec Zhao Ziyang, lâché au milieu du gué, en pleine dérégulation des prix publics.

Citons enfin, ici, le handicap n°1 de Zhu Rongji : sa santé fragile, et son obligation de s’isoler chaque week-end dans sa villa des collines de l’Ouest, pour lui permettre de « tenir le coup »

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
0 de Votes
Ecrire un commentaire