Shenzhen, la ville-frontière de Hong Kong, se voit avertie par Pékin: l’âge d’or de la croissance facile est révolu.
Il est vrai que cette métropole d’un demi million d’âmes, longtemps chouchou du régime, présente un bilan mitigé. Côté pile, elle est capitale incontestée de l’électronique, (1/4 des exports chinois), qui assure 4,5MMUSD de recettes (50% de son PIB et 16,6% de la production nationale).
Côté face, les quelques milliers d’usines du secteur sont souvent des PME, travaillant à façon pour l’étranger, pour un faible bénéfice, de l’ordre de 5%. «La place de Shenzhen, conclut la presse locale, est aux mains de l’étranger».
IBM le confirme, en ouvrant fin mars une usine à 100% privée, pour 20M USD, destinée à la production de têtes de lecture pour disques durs. Pour échapper à cette dépendance, qui n’est limitée ni à Shenzhen ni à la seule électronique, Pékin préconise un renforcement du niveau technologique – cela prendra du temps!
Shenzhen se voit priée d’innover dans un autre domaine: les douanes. La ville est choisie, avec trois autres, comme site d’une action pilote, destinée à encadrer les exemptions de droits aux projets étrangers high tech, et les ristournes de taxes aux exports. Célèbres dans le passé par leur «sévérité sélective», les douanes de Shenzhen se distinguent depuis 3 mois par leurs grosses prises (la dernière, cette semaine: 600000 VCD pirates)…
C’est ainsi que cette ville exceptionnelle, frontière et laboratoire, se voit priée, une fois de plus, d’essuyer les plâtres d’une situation nouvelle – la croissance ralentie!
Sommaire N° 10