Présentés la semaine passée par l’Office statistique national, les derniers chiffres de l’économie chinoise sont d’une morosité rare. Les invendus, en 1997, ont gonflé de 10,7%, soit davantage que les 8,8% du PNB -mais, il faut le dire, moins que les 11,1% de hausse du produit industriel.
Cet «incroyable gaspillage» (termes de l’office statistique) se lit partout: dans le diesel (1,26Mt invendus, +140%: trop cher, le diesel chinois subit la contrebande); la machine-outil, les centrales thermiques, l’aluminium (invendus de 490.000t en 1997, 630.000t attendus en 1998); la confection (1,5MM de chemises pour homme), les vélos (20M), les montres (10M)…
Les données pour 1998 sont pires: en jan-février, la production industrielle, avec 33MM USD, progresse de 8%, c’est-à-dire une chute de 2,4% par rapport à 1997. Et surtout, en février, elle n’atteint que 4,9% -un des taux les plus bas de la décennie, d’autant plus étrange -et inattendu- que les fêtes du (chunjie, Nouvel An lunaire) tombaient cette année en janvier, et l’an dernier en février.
Recul du charbon de 30Mt (-18%), des textiles (-7,4%), des ventes des biens de consommation (38% des rubriques recensées par le sondage), et des matières premières (45%)!
Pour les dirigeants, la conclusion est claire: la Chine sort de la croissance, aussi vite et fort qu’elle y était entrée: ne pas atteindre les 8% fixés, de croissance du PNB cette année, est désormais plausible -à moins de donner un coup de fouet à l’économie, par injection de crédits dans les projets d’infrastructures à bref délai : c’est ce que l’on attend
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