Pas moins de trois conférences nationales entre novembre et décembre 1997 pour tenter de boucler un programme économique pour 1998. On peut y lire trois axes:
– une augmentation, en principe supportée par les provinces, de 30 à 50% des crédits «sociaux»;
– conséquence de la tornade monétaire asiatique, un contrôle sévère de la Bourse, et surtout des banques, États dans l’État jusqu’alors très libres en fonctionnement (sinon en objectifs) qui devraient passer d’ici ‘2000 à un type de gestion à l’occidentale.
– une relance de l’investissement étranger.
Secteurs prioritaires:
1. l’agriculture, la production de grain, alors qu’une 4. année aride se profile, fille du phénomène océanique mondial El Niño. Des milliards d’USD d’invests prévus en projets d’irrigation et high tech;
2. systématisation de la triple assurance sociale (pension-chômage-médical), afin que tout travailleur urbain régulier soit couvert d’ici ‘2000;
3. réemploi des millions de nouveaux chômeurs des Entreprises d’Etat en faillite ou restructurées: dans Pékin, toute entreprise nouvelle de plus de 50 employés devra engager de 30 à 50% de chômeurs, une fois recyclés (ils sont à présent 20 000/an dans ce cas, sur 170 000 licenciés).
4. coup de fouet à la taxation: chasse à la contrebande du tabac, des carburants, des téléphones GSM ainsi qu’aux revenus cachés. (cf, à Pékin, la taxe forfaitaire de 3% aux salaires de 1000Y et plus).
5. au 1er janvier, un appareil complété et resserré de contrôles entre en fonction : système comptable et d’audit pour les institutions financières -bourse, banque, assurances, courtage. Passage au crible des budgets (en quête des caisses noires). En bourse, les firmes brebis galeuses, déficitaires depuis plus de 2 ans, seront discriminées.
Surveillance nouvelle aux emprunts par les Entreprises d’Etat.
Les banques d’Etat sont affranchies des quotas de prêts: les provinces, en théorie, ne pourront plus forcer leurs banques à prêter aux Entreprises d’Etat sans espoir de retour. Pour tout emprunt de plus de 50M USD depuis l’étranger, même depuis HK par les filiales locales de banques chinoises, une tutelle nouvelle émerge, qui devra approuver. Et 1998 est la date limite pour les banques, pour se scinder de leurs activités boursières.
– le Yuan: sera-ce la stabilité comme le promet l’Etat, ou la dévaluation de 5 à 7% pour maintenir une rentabilité à l’export? Le VdlC note pour sa part ce chiffre d’un analyste hongkongais: les exports ne font que 15% du PNB chinois, et seuls 23% d’entre eux entrent en concurrence avec le reste de l’Asie (chaussure, textile…).
– faible hausse à attendre de l’investissement public, par la politique des grands travaux: avec 38% du PNB en 1996 (31 en 1991), l’action publique atteint son plafond.
– relance de l’investissement étranger, avec le retour (partiel) des biens d’équipements hors-taxes, et l’accès élargi au marché intérieur (tourisme, construction). Mais là aussi, l’action de l’État a ses limites (OMC oblige).
– coupe de 1,2M d’emplois textiles d’ici ‘2000 et 10 M de fuseaux (25% du parc, pour une économie de 3 MM Y). Mais ce plan, qui existe depuis 1992, reste lettre morte: les provinces traînent les pieds.
– enfin, forte priorité à la protection de l’environnement.
En décembre, la Chine a emprunté 3,5MMUSD pour ce type de projets. La capitale devrait compter, d’ici ‘2000, 1 M de raccordés au gaz de ville, et s’épargner 60% des émissions de dioxyde de soufre (ramenées à 27000t /an), et de 600 000t/an de cendres à évacuer en ordures ménagères.
Sommaire N° 1