Petit Peuple : Canton: duel de statues, pour un hôtel

• Les 1ers cas de grippe aviaire étaient repérés dès l’été 1997:

une vingtaine de cas se sont déclarés en décembre dont 3 mortels, semant la panique dans la RAS.

Mesures drastiques: 1,2 M de poulets, oies et canards ont été abattus en catastrophe, tandis que les bouddhistes locaux relâchaient en mer quelques milliers de poissons, pour apaiser les âmes de la volaille immolée. C

Cependant, dit l’OMS, ce virus animal n’aurait aucune chance, pour l’heure, de déclencher une épidémie humaine.

Tout se passe comme si les peurs du peuple, comme celles du gouvernement, s’exprimaient en place d’autres : les « poulets contaminés » offrent le 1er sujet neutre et politiquement correct pour témoigner de la nervosité des temps qui courent!

• Foshan, très grand ville à 20 km de Canton, abrite, en face d’un hôtel de luxe, une statue de Chen Tieyun, héroïne révolutionnaire morte pour avoir osé épouser son fiancé devant le peloton d’exécution de l’Ancien Régime. L’âme morte effarouchait les clients, qui préféraient tenir ailleurs leurs banquets de mariage. Pour circonvenir le problème, le manager, membre du Parti, qui avait le bras long,fit d’abord «éblouir» par projecteurs halogènes l’encombrante martyre, puis ériger entre hôtel et monument, un Mao de plâtre, dans la position d’un agent de police. Passant par là, un écrivain local dauba dans son journal ces actes de superstition, suite à quoi le manager le fit poursuivre pour outrage au Timonier.

Heureusement pour lui, l’homme de lettres avait lui aussi ses  guanxi (contacts), et ce fut l’hôtel qui se vit intimer de détruire sa statue. Preuve que les temps changent!

• A Longyuan (Fujian), le comité local du PCC avait un problème: comme dans toutes les villes de la province, un sondage y était soumis aux masses par le journal officiel, sur les performances des autorités locales

Une élégante solution fut trouvée: l’édition publiant le questionnaire passa ce jour là de 0,3Y à 16 Y. Et le jour de la publication des résultats, de nombreuses administrations municipales dépêchèrent leurs cadres à tous les kiosques, razzier les stocks -parfois, les primes mensuelles dépendaient de leur récolte. Certaines de ces agences, supposément celles à la conscience la moins tranquille, acquirent jusqu’à 10000 copies -faisant exceptionnellement preuve d’ardeur dans le soutien de la presse d’ « opinion ».

 

 

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