Editorial : Pékin inquiet, regarde Séoul

Séoul reçoit du FMI, pour relancer son économie, 57 MM USD d’aide de détresse -assortis de conditions redoutables d’ouverture à la concurrence.

Pékin observe, sans plaisir: sa propre industrie d’Etat est bâtie sur un modèle proche des Chaebols coréens, conglomérats polymorphes de centaines de milliers d’emplois étroitement imbriqués avec l’administration, arque boutés pour protéger leurs marchés. Pékin sait qu’une raison pour avoir été épargnée par cette crise, tient à sa taille- le virus prend plus de temps pour se propager à travers un organisme 60 fois plus grand…

Au moins cette crise aura conforté la Chine dans sa priorité, dès octobre, dans la réforme des Entreprises d’Etat, et dans son choix pour mener cette tâche, de Zhu Rongji, technocrate ne redoutant pas les sacrifices. Zhu s’est donné 3 ans pour rectifier les 47% d’ Entreprises d’Etat non rentables.

Son plan : maintien d’un Yuan fort (8,28: 1 USD) pour conserver un profit aux exports; coupe (déjà faite, mais d’autres pourraient suivre) des taux d’intérêt pour décourager la spéculation tout en réduisant les coûts industriels; retarder autant que possible l’ouverture monétaire/boursière.

L’investissement étranger serait stimulé par différents arguments (cf rubrique « J.V. »). Quant aux Entreprise d’Etat endettées, les petites et moyennes seraient vendues d’ici 2000, les grandes, fusionnées- recapitalisées par la Bourse (y compris étrangère), et les stratégiques, gardées sous l’aile de l’Etat. Rien de bien nouveau. Le succès, s’il a lieu, devra venir de la capacité d’un appareil central « souple », à piloter et à tenir ses troupes!

 

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