Désemparée, cette Pologne dont le Président A. Kwasnievski (le premier en 38 ans) visitait la Chine du 17 au 22 novembre. La Chine n’a pas bonne presse au pays de Solidarnosc et ce, non pour des raisons idéologiques, d’un pays ex-socialiste face à un autre qui l’est demeuré!
En un mot: la Chine est accusée de l’écraser de tout son poids commercial.
Les exports polonaises s’effondrent (47MUSD en 1996, 17MUSD en 1997 sur 8 mois), les chinoises (515MUSD l’an dernier)grimpent de 8 à 10 %: le déficit dépassera, en décembre, les 2MMUSD! Les industries polonaises, (jouet, chaussure, machine-outil) ferment, confrontées au “dumping systématique”chinois sur des articles allant du briquet à la bicyclette…
La Chine elle, n’achète rien: Varsovie a ouvert en 1995 une ligne de crédit (400M USD) pour aider ses industriels, mais les conditions attachées par la BPdC, la Banque centrale, sont telles que pas un dollar n’a été touché en 2 ans. Durant la mission, aucun contrat n’a été signé : on discute, pour quelques centaines de MUSD, de livraisons de matériel minier, de turbines pour la Mongolie, de 30000t de cuivre, et d’une Joint-venture pour les autobus Jelcz…
“Nous ne comprenons pas assez ce pays, se lamente un Polonais de Chine, tant que nous n’imposerons pas de sanctions, Pékin ne bougera pas!”. Cette pression étant le lot de tous les ex-pays frères d’Europe de l’Est, qui réalisent ainsi l’urgence d’adhérer à l’Union Européenne, seul bouclier à leur portée.
La Chine officielle se bornant à remarquer que la Pologne, voisin apprécié, est attendue sur ses marchés, dans ses grands projets tels les Trois Gorges, où elle a toutes ses chances, dont acte!
Sommaire N° 39