Le retour des “seigneurs de la guerre”, potentats au dessus des lois, est notoire au Sichuan: la mode, chez les maires et Secrétaire du Parti, est de se faire appeler (da ye, “Grand Maître”), par les citoyens en quête de faveurs.
Dans une bourgade, un de ces maires, quoique robuste (sur la quarantaine), ne sort jamais sans factotum, qui porte son attaché-case, son portable, sa tasse à thé, ses cigarettes et son briquet. Il n’y manque que le palanquin!
Plus déplaisant, ce racket de la police de Sanluoshi (Shandong) qui, entre avril et août 1996, a entrepris d’arrêter les citadins, les accusant de jeux d’argent. Plus de 70 d’entre eux, (10% de la population), ont été mis sous les verrous de prisons “privées”, afin d’extorquer rançon aux familles. Au moins 300 personnes ont dû payer un “magot” évalué à 1 MY.
Du coup (comme autrefois!), 200 paysans ont fui hors de la province, et 2 jeunes séquestrés sont devenus fous. Quant à la police, d’abord promue par ses supérieurs pour son démantèlement d’un gang, puis longtemps protégée par la justice locale, elle reste, à ce jour, impunie!
Un tiers des jeunes Pékinois à l’aube de la vie laborieuse, pensent pouvoir devenir millionnaires.
Deux tiers croient trouver d’ici 5 à 10 ans la caverne d’Ali Baba. 20% des étudiants pensent y parvenir d’ici 1 à 2 ans.
Avec quelles vertus devient-on millionnaire?
des études (50%), du cerveau, la bosse des affaires, du leadership, et même un zeste de malhonnêteté (20%).
Où la fortune se cache-t-elle?
Dans le trading, l’immobilier, la bourse et le show business.
Curieusement, la jeunesse oublie l’industrie, l’agriculture et les services!
Sommaire N° 36