Lors de son périple, Jiang Zemin aura tout fait pour gagner les coeurs: une heure de nage en mer à Waikiki (Hawaï), suivie de quelques mesures de guitare hawaïenne et d’une danse hula, le port d’un tricorne bicentenaire à Williamsburg, des citations (en anglais dans le texte!) de l’Histoire ou des Lettres yankee, et même une confrontation avec la presse et des membres du Congrès (ses critiques), avec réponses pas toujours “langue de bois”.
La méthode (natation, couvre-chef) était copiée de Deng Xiaoping -de même qu’en Chine en 1995, Jiang se faisait immortaliser inspectant l’APL sur sa jeep, en leader des jeunes pionniers, remake de clichés de Deng et de Mao. Cette approche habile a-t-elle convaincu? Oui, du mieux qu’elle pouvait, vu les circonstances. Les critiques sur place ont été minimes (la crise, en Amérique aussi, tempère les ardeurs démocratiques): Jiang sera vu, outre Pacifique, comme un leader doté de culture et de courage, sinon de panache et de charisme!
Face aux étudiants d’Harvard, samedi, Jiang admet la possibilité d’erreurs, parlant du massacre de Tian An Men: vers une réouverture de ce dossier bombe réévaluation du Printemps de Pékin? Peu crédible, mais la petite phrase est très inattendue!
Sommaire N° 36