Jiang Zemin aux USA ce dimanche 26 octobre, pour 9 jours, visite dont la longueur montre l’enjeu. Par une normalisation avec Washington, passent tous ses objectifs, même à long terme:

au plan commercial, consolider les marchés conquis à l’étranger, entrer à l’OMC, ôter de sa nuque l’épée de Damoclès de la Clause “MFN” (qui chaque année, compromet pour des MM$ de ventes);

au plan politique, mettre en sourdine la dernière voix forte qui la critique pour ses droits de l’homme;

en termes militaires, Jiang s’est donné un mandat: rattacher degré ou de force Taiwan à la nation, comme Deng Xiaoping l’a fait avec Hong Kong.

Et si Washington pouvait relâcher sa présence maritime dans la région, Pékin pourrait déployer sa flotte en plein essor vers les Spratley, qui contrôlent des riches fonds pétrolifères et la route entre Japon et Europe…

Dans sa besace, Jiang apporte pour 4 MMUSD de contrats, dont la moitié en Boeing : 30 avions, autant que cette année pour Airbus, ce qui est mince. Hier, Boeing contrôlait encore 80% du marché chinois!

Ceci, pour faire passer les dossiers conflictuels: OMC, déficit commercial US (44 MM USD cette année), les prisonniers politiques et les ventes d’organes d’exécutés…

De Bill Clinton, on attend le feu vert pour les livraisons de centrales nucléaires: politesse qui permettra à General Electric et à  Westinghouse de malmener la position dominante des Européens.

Enfin, voilà 2 Présidents qui savent bien qu’un rapprochement en profondeur est impossible, vu l’écart des sensibilités.

Du moins tenteront-ils de trouver un compromis de façade : entre la superpuissance d’aujourd’hui et celle de demain, dans l’intérêt mutuel, on est condamné à s’entendre!