Un projet qui n’a d’autre option que de réussir: c’est l’impression que donne l’avion AE 100, après la conférence de presse à Pékin le 8, des ténors français (Aérospatiale et ensembliers) du projet. Douleurs d’enfantement pour cet AE 100 : l’accord-cadre euro asiatique n’a pas vu le jour, après la signature en février ’96 de la lettre d’intention!

18 mois passés par AIA (Airbus Industrie Asie), AVIC ( Consortium aéronautique public chinois) et Singapore Tech. à négocier, sur la base de leurs parts de capital (39%, 46% et 15%, pour un budget de 2,1 MMUSD), quels transferts de technologie et quel partage de la production. En profondeur, des bouleversements sont en cours, pour rendre possible l’incroyable union: la violente restructuration d’AVIC (cf ci-dessous),le renforcement du pôle occidental (de la française Aérospatiale à l’européenne Airbus), le choix de Xi’an (Shaanxi), contre Shanghai, comme site d’assemblage Si les choses tardent, c’est en raison d’un décalage des stratégies: AVIC rêve toujours de créer seule, ses avions à moyen terme, et voudrait «des licences, tout de suite et en masse». Tandis que pour AIA, l’investissement n’est concevable que si le produit entre dans la gamme Airbus et si un max. du design «maison» est repris, pour éviter duplication et renchérissement.

Ainsi, cette coopé n’a de sens, qu’à long terme, et que si bénéfique aux 3 parties -Europe, Asie et marché mondial.

Telle est l’ambiguïté de départ, fort bien relevée par les observateurs américains: faute d’une méthode de travail commune, pour ces groupes aux vécus si dissemblables, l’avion de 100 places risquerait d’être dépassé (avant même sa certification) par un marché en perpétuel mouvement… Finalement, le spectre du nouveau géant Boeing-McDonnell, avec son propre projet d’avion 70-95 pl., pourrait forcer tout le monde à la raison: c’est du moins ce qu’on espère, côté européen !