Marchés riches de produits rares, rues enturbannées de calicots rouges et de fanions…
Jamais peut-être Pékin n’a abordé avec autant de faste une fête nationale comme celle de ce 1er octobre (48ème du nom). Li Peng et Zhu Rongji viennent de se présenter à Hong Kong au Gotha de la Finance mondiale, auréolés des acquis du 15. Congrès (du courage de s’attaquer à la réforme des E.E (Entreprise d’Etat), seul obstacle apparent à la poursuite de la croissance), avec en prime un message sympathique aux investisseurs (cf article ci-dessous).
La rétrocession de HongKong s’est passée mieux que quiconque eût pu en rêver jusqu’à présent, pas d’interférence grossière dans les affaires de la RAS.
Le renvoi à plus tard de la Réforme Politique, et la disparition dans les instances suprêmes de leur avocat Qiao Shi n’ont guère causé de larmes – ni lui, ni elle n’étaient nécessaires à la construction économique…
Ailleurs, à New York, la Chine se présente en arbitre de la réforme de l’ONU (Org des Nations Unies), favorable à l’entrée de l’Allemagne au Conseil de Sécurité. Aussi candidat, le Japon n’a pas cette chance -Pékin déteste le Pacte de défense qu’il vient de renouveler avec les USA.
Enfin, Washington et Pékin multiplient les préparatifs pour la visite le 28 oct. de Jiang Zemin à la Maison Blanche (1ère fois pour un Présidant de la RPC), suggérant l’un et l’autre l’espoir d’un spectaculaire (quoiqu’au fond peu crédible) rapprochement…
Tous ces succès systématiquement montés en épingle, cachent bien sûr des problèmes, telle l’émergence d’une classe de nouveaux pauvres et de chômeurs, avec leurs séries croissantes de manifestations et grèves parfois violentes. Mais ils imposent cette impression: première Jiang Zemin, dans ses premiers jours, est celle d’une Chine en pleine ascension en dehors, en pleine croissance en dedans, pas encore rattrapée par les responsabilités d’un État riche et fort… Donc d’une Chine socialiste à son apogée!
Sommaire N° 33