Première d’une longue série de privatisations d’E.E.( Entreprise d’Etat): en faillite depuis 1996, l’usine d’aciers spéciaux de Canton sera vendue à la criée: 33300m² dont les 2/3 en ateliers, bureaux et chaînes. 12 candidats à la reprise, chinois et étrangers, ont du verser 1 MY de caution.
Apparemment, cette vente contredit avec le principe officiel – «garder les grandes E.E. pour lâcher les petites». Mais Canton la riche, se comporte comme la plus indépendante -allant jusqu’à jouer (et gagner) son siège propre au Polit bureau, afin de conserver la liberté de choisir Son Secrétaire du Parti parmi les Siens.
Le Sud est aussi, il est vrai, le site invariable de toutes les expériences économiques. Aussi cette vente non désirée par Pékin sera-t-elle intensément suivie par les provinces, ainsi que le sort réservé aux aciéries. Leurs atouts seraient excellents: outillage importé, forte demande locale, leur seul handicap ayant été un lourd endettement, fruit d’une gestion socialiste.
Notons la hâte symptomatique de Canton, tout comme Liaoning ou Sichuan, à occuper le terrain «privatisable», dégagé par le 15 Congrès: ces provinces savent que l’épargne chinoise (plus de 500MMUSD) ne suffira pas aux besoins en crédit pour relancer les 370 000 E.E, dont 70% sont dans le rouge, et 35% ont des dettes supérieures à leurs actifs. Elles savent bien aussi que les 1ers arrivés seront les 1ers servis!
Sommaire N° 32