Le VdlC avait déjà évoqué l’anémie maligne de Qiaoshi, N°3 du régime, phare de la réforme politique. Qiao était seul à défendre le principe de la séparation des pouvoirs, et de faire du Parlement (qu’il présidait)le garde-fou du Parti, sur lequel il aurait droit de veto. Faut-il préciser qu’avec ces idées, Qiao était avec Jiang Zemin en rivalité, exacerbée par la succession à Deng Xiaoping!
Dans ce contexte, l’éviction de Qiao de tous ses mandats à l’issue du 15. Congrès (invité à prendre, à 72 ans, un repos bien mérité) revêt, dans l’histoire de la Chine, une importance capitale:
Sa présidence de l’ANP est libre pour Li Peng en mars 1998, Zhu Rongji passant 1er ministre: la troïka d’hier, éclatée entre les 2 clans est remplacée par une équipe compacte: 1 Présidant plus 2 lieutenants;
Mais pour « vendre » cette idée au Congrès (et amputer les réformateurs de leur base de pouvoir), il a fallu céder ailleurs: le programme quinquennal est celui de Qiaoshi (élections de la base, renforcement des pouvoirs des tribunaux face à ceux de la police, recours du citoyen etc.). Phénomène fréquent en Chine, où les fantômes pèsent plus que les politiciens (cf le cas de Zhao Ziyang);
Cet embryon étriqué de réforme politique n’est que la face visible de l’iceberg: la semi privatisation des 370 000 E.E (Entreprise d’Etat) signifiera la disparition du terreau où prospérèrent, un demi-siècle durant, des millions de danwei (, unités de travail), cellules du Parti et autres organisations d’encadrement des masses! La suite étant déjà prévue. Par ex., les élections des cadres cantonaux (après celles des villages) devraient apparaître à l’échelon expérimental en l’an 2000.
Conclusion : ce 15. Congrès est à l’image du Présidant Jiang, complexe sous ses abords débonnaires: gauchiste pour la face, et sur le fond, réformateur prudent et prenant son temps.
Sommaire N° 32