Editorial : Centrale thermique de Laibin B : un test ‘in vitro’ suivi de près !

En paraphant mercredi 3 l’accord pour la centrale de Laibin B, le Vice 1er Ministre Zou Jiahua et Edmond Alphandéry, Président d’EDF, ont lancé un projet multi-précurseur en Chine: premier chantier d’infrastructures à 100% étranger, 1er projet de cette taille sous un délai si bref (30 mois), et surtout 1er «B.O.T.»: jusqu’en 2015, EDF et Gec Alsthom sont propriétaires, puis l’outil sera remis à la province-hôte, le Guangxi.

Pour le tandem EDF/GEC-Alsthom, c’est l’occasion de rentrer dans 2 métiers nouveaux (en plus de ceux de concepteur et maître d’ouvrage): ceux d’investisseur et d’exploitant.

Envers de la médaille: la pollution -l’outil a été conçu pour une production forte et à bas prix– et l’incertitude sur la rentabilité, vu la concurrence acharnée pour arracher ce contrat, et la part non précisée de l’aide publique française. Mais tel est le coût à supporter, aujourd’hui, pour rester présent sur un marché mondial qui se réduit en peau de chagrin!

Avec ce projet et d’autres (telle la JV juste signée dans le Shandong, d’exploitation et construction de centrales pour 3000 Mw), EDF semble se prémunir contre un avenir sombre pour sa présence nucléaire en Chine: épaulé par Washington, Westinghouse marque des points auprès de Pékin, avec un projet (sur papier) de centrale de 1000 MW, promettant de délocaliser à 100% la production, ce que la filière française, de conception plus ancienne, n’a pu encore faire, après la réalisation des 4 réacteurs de Daya Bay et Ling Ao!

Enfin, il faut signaler l’imminence d’une nouvelle loi sur les BOT, inspirée par le cadre de Laibin B: la garantie du BOT étant assurée non plus par la Banque de Chine et l’Etat, mais par la province et une cour d’arbitrage. Ceci permettant de juger de l’intérêt extrême du pays pour la formule du BOT: Pékin va à présent vérifier, sur le cas de Laibin B, si le pari de la perte de souveraineté, est compensé par ce qui compte avant tout pour ce pays affligé d’une soif inextinguible en énergie : un «plus» indiscutable en vitesse d’installation et productivité

 

 

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