Tous les éléments sont désormais en place pour le démarrage, vendredi 12 septembre 1997, du 15ème Congrès du Parti communiste chinois (PCC), le plus important rendez-vous politique des 5 dernières années.
Décor dressé, avec un minutieux compromis reflétant les rapports de force, et une idée-force: le nettoyage des écuries d’Augias des Entreprises d’État -leur passage forcé à la rentabilité (ce qui ne veut pas dire la privatisation)!
Le compromis: maintenir en place l’équipe dirigeante à tonalité conservatrice, tout en infléchissant le style gouvernemental vers la réforme politique. Pour le moment, seuls des principes sont énoncés: pas de législation discrétionnaire, de décisions arbitraires, ni de verdicts judiciaires en dehors des lois.
Chaque organe devra travailler dans le cadre de la Constitution. Ce programme vise à plus de partage des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), c’est à dire plus de démocratie, d’autant que doit être renforcée la présence palpable des lois dans la vie des Chinois: recours légal contre l’Etat, etc…
Sur le fond, pas de tournants dramatiques annoncés – pas de pluralisme politique ni de séparation du Parti et de l’Etat. Aux yeux de l’observateur extérieur, cela pourrait apparaître du déjà vu. Et pourtant, le changement est réel: ce ton donné au 15ème Congrès, était jusqu’à hier celui de Qiao Shi, Zhao Ziyang et des plus audacieux réformateurs. A l’évidence, le balancier, cette fois, n’est plus dans le camp des durs, idéologues et censeurs nostalgiques des glorieux temps rouges!
Sommaire N° 29