Temps fort : La Chine, entre OMC et Nicot

Du 24 au 28 août, Pékin accueille la 10ème Conférence Mondiale anti-tabac, 1500 ennemis publics ou associatifs de l’herbe de Nicot.

 L’action anti-tabac est forte: fumer est interdit dans tous lieux publics, trains et avions compris. Il faut dire qu’une cigarette sur trois fumées dans le monde, l’est en Chine. 300 millions de gens grillent 70 paquets /an en Chine (1er producteur et consommateur mondial); et les morts du cancer du poumon atteignent un demi million cette année, 1 million en 2025…

Mais l’attitude chinoise est aussi ambiguë: le tabac fait partie des récoltes à prix garanti: rien que pour cet été, dans le seul Yunnan, 15 MMY, pour 900 000t de Virginia. La modernisation des usines va bon train: 170 unités, sous 5 ans concentrées à 100, et la Chine s’apprête à baisser les taxes à l’import, dans la perspective de son entrée à l’OMC. Cela lui permettra de doubler ses exportations de tabac brut, aujourd’hui de 100 000t. Il faut dire aussi que pour fumer en public, l’amende est si basse (10Y), que la loi est souvent ignorée… Pékin a du mal à frapper frontalement un secteur dont le Yunnan tire 70% de ses recettes, et dont l’Etat a perçu l’an passé pour 9MM USD de taxes (+ 17% sur 1995)!

La Chine doit faire face à un lourd héritage du tabac: certains historiens lui attribuent  un rôle de «relève» de l’opium. Et Mao et Deng, morts l’un à 82 ans, l’autre à 92,  fumeurs invétérés et télévisés, n’ont rien arrangé!

 

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