• Critique frontale, jeudi 12 juin, du Parlement Européen contre la Chine, sur la question des droits de l’homme et du traitement des minorités (Tibet, Xinjiang).

Pékin dénonce l’ingérence dans ses affaires intérieures et, comme dans le cas des USA, l’aigreur de nostalgiques du colonialisme, jaloux des succès de la Chine…

L’attaque du Parlement Européen révèle un tournant en Europe, qui n’est pas favorable à la Chine: alors que ce dernier grand marché vierge de la planète n’a pas permis de relancer les économies de l’Ouest, l’Europe des 15

compte désormais 12 gouvernements à participation socialiste dont 9 1ers Ministres:

les temps de l’acceptation de la Chine sans la moindre critique sont révolus!

• « Journal du Tibet », à Lhassa, révèle que 100 « séparatistes » tibétains ont été jugés en 1996, et que 10 y ont laissé la vie. Tous les procès ne sont pas terminés.

• Rumeur significative: le ministre taiwanais Tsai Chenwen (sans portefeuille), de retour de France, affirme que Paris (socialiste, depuis les dernières élections) «envisagerait» de vendre 60 Mirages 2000/5 de plus à Taiwan.

Rumeur probablement fausse, en tout cas hâtive : Paris sait ce qu’il en coûte de provoquer la Chine, et il n’est pas dit qu’elle soit prête à sacrifier les bons rapports franco-chinois actuels à un contrat, fût-il de 4 MMUSD.

Mais cette fuite volontaire est parlante des espoirs de Taibei comme- peut-être- des constructeurs de Mirage!

• Un général de l’APL rappelle les préparatifs militaires, qui se poursuivent, pour «réunifier» Taiwan.

Bill Clinton prévient la Chine contre d’autres exercices aéronavals autour de l’île. Le ministre-général Chi Haotian vient d’offrir au Kazakhstan un deal difficile à refuser : «des bateaux» (garde-côtes) en nombre non spécifié, pour la surveillance de la Caspienne.

La Chine, de son côté, a beaucoup à demander à son voisin: l’application d’un accord frontalier contesté au Kazakhstan, et un contrôle plus serré des minorités ouighoures qui, depuis Almaty, aident leurs frères du Xinjiang.

• Coup bas de Lee Kuan Yew, l’ex-1er Ministre- gourou de Singapour, contre Martin Lee, avocat et chef de file démocrate à Hong Kong: «s’il veut devenir martyr (en organisant des manifestations anti-chinoises après le 1er juillet,

ndlr), personne ne peut l’en empêcher.

Mais ses supporters devraient commencer à se faire du souci s’ils constataient que le cabinet de leur leader fait de mauvaises affaires»… Et Lee Kwan Yew de conseiller aux Hongkongais de ne pas «interférer» dans les affaires de la Chine, telles celle de Tian An Men – sans relever que lui-même est en train d’interférer dans celles de Hong Kong. Cette sortie révèle une peur de m. Lee, et de Pékin (dont il est au monde, sans conteste le plus fidèle avocat): à HK-même, l’appréhension grandit et personne ne doute que des manifestations auront lieu -alors que 8000 soldats s’apprêtent à s’installer dans Hong Kong, dont 2000 dès le 30 juin à minuit!■