A 20 jours du grand retour de Hong Kong à la Chine, le fait marquant aura été l’émission –in extremis– des invitations officielles aux festivités, et le compromis trouvé à l’écueil n°1, qui bloquait tout: Pékin
pourrait-elle introniser «son» Parlement (imposé à HK sans l’accord de Londres,la puissance «sortante»), face à la communauté mondiale, au cours de cette cérémonie?
USA (Madeleine Allbright) et Royaume-Uni (Tony Blair) avaient déjà menacé, dans cette hypothèse, de boycotter. Une telle absence aurait été choquante et nuisible à tout le monde, à commencer par HK.
Au terme du compromis, L’intronisation aura donc bien lieu, mais «séparée». Par contre, il se pourrait que les boycotteurs se retrouvent isolés : parmi les pays envisageant de participer à la cérémonie complète, figurent presque toute l’Asie, l’Australie, la Nouvelle Zélande… On ignore encore vers où pencheront les
fidélités européennes…
Pendant les festivités, Tung Chee Hwa, dans le stade de Hong Kong (30 000 spectateurs en blue jeans, complets vestons, et robes de safran) se fera bénir durant le plus large culte bouddhiste de l’histoire de la Colonie, avec danses de 3000 étudiants, lâcher de pigeons, tandis que Tung allumera quelques bâtons d’encens.
Le spectacle tiendra plus du show que du recueillement, mais cet apprêt exotique sera bénéfique: il faudra, pour HK, un démarrage sous un signe à la fois traditionnel et propice, il faudra aussi jeter sur la peau d’un avenir peu rassurant, le manteau d’un présent le plus souriant possible!
Sommaire N° 22