Editorial : Réforme de l’Etat, et succession

«Réforme de l’Etat, «Lutte contre la corruption» participent de ces débats théologiques incontournables en Chine de l’après-Deng.

Toutefois, le projet adopté la  semaine dernière par l’ANP devrait cette fois dépasser la rhétorique socialiste et changer la vie du pays: vendredi 2 mai, le Parlement a voté une loi et créé (en principe) un organisme chargé de «nettoyer» l’Etat!

Le futur instrument ressemble furieusement, par son indépendance et sa juridiction sur la totalité de l’Etat, à l’ICAC qui a fait de HK, en 20 ans, une des places les moins corrompues d’Asie. L’ICAC avait été conçu pour briser l’alliance entre mafia et hauts fonctionnaires, faire sauter ce verrou bar rant la route à la classe émergeante des jeunes diplômés. En 1997, la Chine sujette aux mêmes maux, est prête au même remède. La future administration «mains propres» supplante 2 organes spécifiques de la Cour suprême et une instance du Parti, le jilüjiancha (), Comité de Vérification de la Discipline.

Que ce débat intervienne, signifie qu’il a été approuvé au sommet. Qu’il ait lieu aujourd’hui, en pleine guerre de succession, n’est pas innocent: cet Etat corrompu que l’ANP prétend éradiquer, est celui dont le Président de la République a la charge, et le «chevalier blanc» est le Président de l’ANP (le Parlement chinois), son rival. Le tout, donnant un reflet du style politique chinois. Ce projet qui vient d’obtenir le feu vert, est bénéfique au pays comme au Parti -il renforcera croissance et stabilité, tout en réduisant le chancre impopulaire de la corruption. Il se trouve qu’il sert aussi, par la bande,  les intérêts d’une faction contre une autre!

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