Quel avenir pour Hong Kong?
Il sera ce que nous en ferons. La Loi Fondamentale doit nous y aider, et non nous restreindre. A Hong Kong et ailleurs, on pense toujours au Géant Chine, face au Nain HK… Mais nous avons aussi nos atouts et nos savoir-faire… Dommage que les Hongkongais eux-mêmes n’y croient pas assez.
Quid de l’autocensure des média? Des universités?
Les patrons des média prennent la température… Tel journal a été publié, le jour de la mort de Deng, avec un bandeau noir de deuil. Telle TV a censuré telle émission de la BBC qui déplaisait à Pékin… Mais le public n’apprécie pas trop la flagornerie, et dans les média, les journalistes s’organisent pour maintenir la diversité d’opinion.
Y-a t’il des pressions politiques chinoises?
Elles existent, et ne nous plaisent pas. Je me demande si leurs auteurs ont une bonne connaissance de la manière dont fonctionne HK. Des cadres chinois me disent «nous sommes tous chinois»… Ce type d’argument ne m’intéresse pas! Il est plus important d’aborder des problèmes réels/ quotidiens, pollution ou formation scolaire par exemple… Cet argument de la grande famille chinoise» est l’arbre qui cache la forêt Vous parlez d’atouts de HK face à la Chine… lesquels?
Notre influence procède d’une idée de la modernité possible pour la Chine. La «modernisation» dont parlent les chinois, nous l’avons déjà. Nous sommes la capitale des Chinois d’Outre-mer, et les plus à même de faire se rencontrer la Chine et l’étranger.
Sur quels thèmes?
Par exemple, du sauvetage de la baie de Hong Kong, menacée par de massifs projets de dragage; du développement du Delta de la Rivière des Perles, intégré avec Canton, HK et Macao, ou de la préparation, à l’école, des forces de travail du XXI .siècle.
Avec vos amis politiques, vous comptez lancer votre propre parti?
Le 4 mai : le Parti des citoyens, pour la démocratie. Nous ne nous considérons pas comme un groupe de pression, mais à long terme, comme une alternative à l’actuel gouvernement (C.H. Tung, ndlr). Il s’agit d’apprendre la politique aux gens… C’est un phénomène tout neuf – la politique n’existait pas ici, avant 1991… Nous voulons d’ailleurs créer une école ouverte de politique, et demander aux grandes formations de HK et d’ailleurs, de nous y envoyer des cadres, pour nous former à ce qu’ils savent faire de mieux. Toute plate-forme politique d’avenir doit reprendre, des éléments de capitalisme – qui donne à l’individu des chances pour se réaliser, et de socialisme – qui maintient un degré d’égalité sociale.
Après le 1er juillet 1997, le Legco disparaît et avec lui, les démocrates directement élus, comme Martin Lee ou vous-même… Etes-vous «finis»?
Il ne faut jamais dire jamais: nous serons toujours là! Par ailleurs, notre sentiment, jusqu’à présent, est que les élections de 1998, pour 20 sièges au nouveau Legco, se dérouleront dans des conditions correctes – nous y présenterons des candidats attractifs!
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