La semaine passée, la France refusait de s’associer à une proposition de l’Union Européenne, de critique de la Chine à propos de ses droits de l’homme.
Pékin a rendu la politesse, en recevant au sommet Charles Millon, ministre français de la défense, par son 1er ministre Li Peng puis son Président Jiang Zemin, lequel a annoncé à son hôte que la Chine ratifierait en 1997 une Convention des Nations Unies sur les droits de l’homme, et bientôt une autre… C’était ce dont avait besoin Paris pour justifier son veto à l’initiative européenne: «les choses vont dans le bon sens»!
Avec Ch. Millon, les entretiens ont été substantiels, surtout avec les ministres de la défense et de l’électronique.
Il est en effet question de livraisons militaires françaises pouvant atteindre 3 MMUSD, négocié par une discrète mission à Paris en janvier : équipements d’aéroports, moteurs (Snecma) M-88 pour renouveler la flotte de chasse chinoise.
Pas question -pour l’instant au moins- de parler de vente: l’embargo occidental de 1989 est encore en vigueur. Paris aurait précisé qu’on veut bien préparer le terrain (faire lever l’embargo avec l’appui de l’Allemagne, Italie et Espagne), mais pas «pour les autres» – la France veut des garanties -et les a peut être obtenues. Ce dossier traduisant, sur le fond, une évolution rapide des opinions gouvernementales occidentales sur la Chine, et au sein de l’Union, incertitudes et divisions.
Sommaire N° 14