On en parle beaucoup dans les sphères politiques: les élections de village, qui ont lieu depuis 10 ans à travers le pays. Mais le thème est plus qu’un exercice de propagande: déjà près d’1M de villages ont élu leur maire, dans 26 provinces sur 31!
Depuis 1987, ces élections s’équipent de lois, règlements, cours (bénévoles) de formation. De moins en moins nommés par le Parti, les candidats sont parfois si nombreux que 2 à 3 tours sont nécessaires.
On assiste à d’authentiques campagnes, avec programmes contradictoires et factions à la Clochemerle, sous-tendus par de féroces conflits d’intérêt. L’urne est déjà utilisée dans 50% des cas- aux côtés du vote par correspondance pour les (nombreux) trans migrants, ou le simple paraphe (pour les analphabètes).
Le système reste primitif et imparfait: achats de vote, pressions de hobereaux du Parti pour casser le scrutin où vient d’être battu leur gendre, jeux d’influence: quand la presse en parle, ces perversions sont combattues par l’Etat, et dénoncées par des comités civiques naïfs et passionnés.
L’important est ailleurs: le ministère des affaires civiles) parle, à très long terme, d’élections provinciales et même nationales. Il y a aussi les fruits déjà visibles de cette démocratie rampante: élu, le patron d’un village n’est plus chef mais édile, les villageois ne sont plus sujets mais citoyens, et à travers ce rapport partenaire, c’est la vie qui change!
Sommaire N° 11