Editorial : Entre les deux Corées : Pékin, médiateur incontesté !

Au plan diplomatique, la nouvelle de la semaine aura été l’expulsion vers Manille de Hwang Jang Yop, le transfuge nord-coréen, réfugié depuis le 11 février dans le Consulat Sud-coréen à Pékin.

La Chine s’est trouvée en butte à un épineux problème: comment régler le cas du N°8 du régime socialiste, sans offenser le «pays-frère», ni le 3ème investisseur asiatique sur son territoire? Pour l’Occident, c’était une rare occasion d’observer la diplomatie chinoise dans un dossier où lui-même n’était pas impliqué.

L’affaire s’annonçait mal: des dizaines d’agents nord-coréens avaient tenté de forcer le périmètre de sécurité autour du fugitif, des coups de feu avaient été tirés de nuit.

Il avait fallu, 24 h sur 24 durant 5 semaines, pas moins de 1200 soldats, 3 half-tracks, des chevaux de frise etc., pour assurer la vie de m. Hwang. La solution imaginée par Pékin  -exporter le problème- était simple, mais délicate, car la coopération des 3 capitales concernée n’était pas acquise: Pyongyang furieuse et déboussolée, Séoul en pleine crise politique (cabinet démissionnaire), et Manille en litige avec la Chine, à propos de la possession des îles Spratley

La Chine a pu imposer sa solution, par la conjonction de 2 ingrédients: le temps (6 semaines, pour calmer les esprits), et (probablement) des livraisons supplémentaires de riz à son voisin du nord, affamé par 3 années de disette et dont les greniers seront vides début avril, mettant le régime face au plus grand péril de son histoire. Au vu des résultats,: la diplomatie chinoise a démontré, à cette épreuve, des talents indiscutables

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