Editorial : Hong Kong – année du retour à la mère patrie…

Au pas de charge, le calendrier avance, imposé à Hong Kong par la Chine avant le «retour à la mère patrie» (1 juillet ’97).

Au 1er  janvier, la future RAS avait son gouverneur –Tung Chee-Hwa– et son «Parlement provisoire» (60 membres).L’un et l’autre désignés à Shenzhen par 400 «grands électeurs», dans un processus unilatéral -sans l’accord de Londres. Malheureusement, l’assemblée est née dans des circonstances qui entachent sa légitimité, auprès des Hongkongais de la base.

Que 10 candidats prochinois notoires,«recalés» aux élections de septembre ’95, aient été «repêchés» le 21 déc. à Shenzhen, n’est pas fait pour susciter la confiance: des fidèles du Parti Démocrate de Martin Lee (plus une grosse formation de Hong Kong, restée à l’écart de ce processus qu’elle juge illégal) ne se sont pas privés de le «dire», en répandant des ordures sur le perron de l’agence Chine Nouvelle, siège de l’autorité chinoise.

A cette lumière, on comprend mieux le souci n°1 de C.H.Tung de rétablir la confiance, en suggérant, pour  d’ex-personnalités inéligibles, la possibilité d’intégration dans le corps des Conseillers exécutifs», et en lançant dès aujourd’hui de vibrants appels à l’ «unité».

Mais, pour C.H. Tung comme pour les milieux d’affaires, la question du jour est moins celle de la démocratie que celle de la marge d’autonomie réelle que Pékin apparaît disposée à accorder à la Colonie, en politique comme en économie.

De ce point de vue, sont intéressantes les protestations, le 25 déc. émanant du parti DAB (proche de Pékin, pourtant!), contre un projet chinois (confier aux mêmes grands électeurs la sélection des députés Hongkongais à l’ANP- le Parlement chinois) ressenti comme une ingérence dans les affaires de Hong Kong;

Plus inquitant, Larry Yung, fils du vice-Président chinois Rong Yiren et«patron» du consortium Citic Pacific, achetait semaine passée pour 11MM HKD de titres (15,5%) de son propre groupe, moyennant discount de 38%: tarif de faveur, évident résultat d’une position dominante!

Enfin, sur la dose de confiance dont jouit à cette heure la Hong Kong de demain, il est un indicateur  qui ne trompe pas: selon un sondage du Far Eastern Economic Review auprès de 6000 cadres de haut niveau à travers l’Asie, à la question « quelle meilleure base régionale pour une multinationale?», 73% ont répondu : «Singapour, plutôt que Hong Kong». Vote qui décrit le chemin à parcourir par Pékin et m. Tung Chee Hwa, pour permettre à la future RAS de démarrer du bon pied!

 

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