En préparation du 15ème Congrès octobre 1997), les luttes internes se déplacent vers un nouveau terrain: une révision de la Constitution, consacrée à l’idéologie (sur demande de Jiang Zemin, suite logique de sa campagne «société spirituelle socialiste») et aux structures du pouvoir (sur demande des modérés, Qiaoshi en tête, qui veulent implanter des garde-fous au retour du Culte de la personnalité).
Le nouveau chapitre aborde 3 points :
– l’âge limite des dirigeants (on n’y touchera pas, les ténors politiques étant tous autour de la barre critique des 70 ans),
– la limite aux nombres de reconductions des mandats («pas plus que 2»), d’où l’intérêt pour
Jiang de réclamer le poste historique de Mao Zedong, de Président du Parti, afin de pouvoir briguer en ‘2002 un second mandat présidentiel;
– et une garantie définitive pour l’APL, l’armée populaire de libération, de garder les 2 sièges « kakis » actuels au Comité Permanent du Bureau Politique.
Sur le fond, les idéologues maintiennent leur domination et leur opposition à toute réforme interne, inéluctable pourtant, après la modernisation économique, et les réformateurs attendent des jours meilleurs.
Qiaoshi, patron de l’ANP, l’Assemblée Nationale Populaire, vient d’admettre dans une interview que le Parlement était subordonné au Parti (renonçant ainsi à une thèse audacieuse soutenue depuis plusieurs années). Tandis que Jiang Zemin, dans sa course pour confondre son identité à celle (révolutionnaire) de Mao Zedong, vient de refaire, devant les Congrès réunis des Artistes et des Ecrivains, un remake du fameux discours de Yan An : l’art doit être au service «du peuple et du socialisme» (Mao avait dit « du prolétariat et du Parti»).
Sommaire N° 45