Editorial : Forum économiques – occasion de multiplier les échanges / réforme des entreprises d’Etat

13-14 novembre 1996 : le ’96 China Summit -du « Herald Tribune »- reçoit à Pékin 800 hôtes de tous les pays du monde, tandis que le World Economic Forum, qui siégeait à Pékin il y a quelques semaines, ouvre ses portes à Hong Kong.

Cette formule, en rapide expansion, répond à un besoin justifiant, pour les firmes présentes, le très important « ticket d’entrée » (pour le ’96 China Summit, 3000USD).

Pour les représentants permanents de groupes étrangers, ces forums permettent, en 48 heures, d’entendre le ministre ou responsable de chaque grand dossier, et de faire le point sur quelques thèmes du jour-  la capacité de la Chine à maintenir sa croissance ou la réforme des Grandes Entreprises d’Etat. Les industriels et fonctionnaires chinois, eux, s’y familiarisent à la rhétorique (au lobbying plus ou moins discret) des sponsors occidentaux… Autres bénéfices non négligeables: les contacts de couloir, discrets et informels,entre cadres publics ou privés, chinois et étrangers, hors des lourdes procédures locales,et les «happenings hauts en couleur, tels le discours «provocateur» de l’hôte de marque, Lady Thatcher.

En bref, cette technique du Forum d’affaires vaut par sa capacité à engendrer des échanges impossibles ailleurs, – permettant aux étrangers de reconnaître à temps les évolutions  de leur cadre de travail des 12 mois à venir. En exclusivité, Le vent de la Chine n°42 reprend les temps forts du ’96 China Summit et les principales contributions.

 

Le thème incontournable de ce ’96 China Summit était la réforme des G.E.E. les grandes entreprises d’Etat – 100 M d’emplois, à 49% déficitaires tonneau des Danaïdes pour le Trésor chinois qui paie sans illusion.

Tel qu’énoncé par Chen Qingtai, Vice Président de la Commission Economique et Commerciale, le plan de restructuration en 8 mesures (toutes déjà connues, genre formation, refinancement, absorption par d’autres groupes, etc.) évite la question de fond, des 30 M d’emplois insauvables (selon la Banque mondiale)- telle l’aciérie d’Anshan (Liaoning), trop mal placée pour avoir le moindre espoir d’avenir…

Le message des sponsors – Banque d’affaires Peregrine, assureurs Prudential et AXA, était que le sauvetage des GEE ne se ferait pas sans l’étranger, ni la constitution d’un marché -ouvert-de la dette et des valeurs, pour mobiliser l’épargne privée, 3 MMM Y en septembre 1996 (80% du PNB à même époque), et de permettre à l’Etat d’ouvrir son robinet au marché mondial des valeurs -assez, pour recapitaliser les GEE rentables, et liquider les autres!

Plusieurs personnes ont toutefois fait remarquer que le problème N° des GEE n’était pas le manque d’argent, mais la charge sociale de M de retraites, logements et cantines à assumer.

Enfin, dans leurs réponses, les officiels se sont gardés de la moindre ouverture: l’impression générale étant que l’Etat compte «laisser le temps au temps», jusqu’au jour encore lointain où la Chine pourra supporter le poids de ces pertes d’emplois (recaser les régions sinistrées) : d’ici là, on aura avancé vers l’ouverture d’un marché des valeurs et de la dette, dont on aura maintenu fermement les cordons en main -comme cela s’est fait à Taiwan!

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
0 de Votes
Ecrire un commentaire