Une des questions les plus opaques pour les multinationales basées à Hong Kong, est celle de la gestion du risque, après le retour à la Chine fin juin 1997, étant entendu que le climat de la Colonie, aujourd’hui, est déterminé depuis la capitale.
On peut croire en la volonté répétée de Pékin de laisser sa future R.A.S. (Région Administrative Spéciale) faire ses affaires sans ingérence, conformément aux accords et au slogan 1 pays – 2 systèmes.
Mais quid de crises, tensions et incompréhensions entre 2 systèmes a priori incompatibles?
Quid de pressions politiques sur le business Hongkongais, pour en obtenir des conditions «hors commerce»?
De telles dérives, on a déjà 2 exemples, en quelques mois:
1. le rejet par Pékin de Jardines comme opérateur du terminal conteneurs «CT9». Suite à ce veto, le club très fermé du port de Hong Kong s’est réorganisé, par échanges de parts, pour donner à Pékin satisfaction apparente, sans léser Jardines. Mais reste ce cas d’une pression sur un dossier commercial, théoriquement intouchable.
2. le rachat par CNAC (China National Aviation Corporation.) de 36% de Dragonair en avril, avec une décote de 15% du prix des parts, que rien, en pratique boursière, ne permet de justifier, sauf l’abus d’une position (politique) dominante.
Ces précédents devant faire prendre conscience, sur le «rocher», de cette réalité intangible : en affaires comme en politique, les pratiques ne sont pas les mêmes, à Pékin et ailleurs dans le monde!
Dernier élément au dossier: la BOC, la Banque de Chine, se sent obligée de promettre, d’ici 1997, le «fair play» financier avec Hong Kong!
Sommaire N° 40