Le choix par Jacques Chirac de la liste Lagardère (Matra)-Daewoo (le géant sud-coréen) comme repreneur de Thomson, au détriment d‘Alcatel, aura en Chine comme en France, ses conséquences.
Thomson faisait partie avec Matra, Snecma et Dassault, de la «bande des quatre» sur liste noire chinoise, après le contrat avec Taïwan de 160 Mirages 2000. Cet été, cependant, Thomson avait été «absout» de cette liste: avant l’affaire des Mirages, le consortium électronique avait bonne presse à Pékin, lui ayant fourni des équipements défensifs et de contrôle du trafic aérien civil jusqu’à Shanghai.
Pékin envisageait, avec un Thomson sous contrôle d’Alcatel (très présent en Chine) la reprise d’une coopé militaire, déjà discutée en septembre par l’Amiral Liu Huaqing avec le Président français, et que peu d’autres pays (Scandinavie, Italie) étaient prêts à lui donner.
La vente à Matra remet tout en cause : Matra, n’ayant rien à perdre en Chine, n’offre aucune garantie de résister à la tentation de nouveaux contrats militaires, « Thomson », avec l’île nationaliste toujours à l’affût! Une seconde délégation de l’APL (Armée Populaire de Libération) est attendue à Paris en novembre : nul doute qu’elle voudra faire le point, voire poser ses conditions!
L’avenir dira si le choix présidentiel français pour Thomson signifiera, pour sa remise sur les rails en Chine, un temps mort ou un pas en arrière!
Sommaire N° 38