Ces trois campagnes (liées) forment le message actuel du pouvoir au peuple. Elles sont définies par la motion du Comité Central (10 oct.) sur la «société spirituelle socialiste», et un discours (5 oct.) du 1er Ministre évoquant les dangers d’occidentalisation, de désintégration clandestine par des forces anti-chinoises», et les limites à ne pas dépasser par les capitaux étrangers.

A Tianjin comme à Xiamen ou Huairou, la campagne éthique et culturelle démarre en force, multipliant séances d’études et posters appelant à servir le peuple: ne pas prendre de bakchich, ne pas cracher dans la rue, être honnête…

Dans la campagne anti-étranger, la presse exploite les abus d’une poignée de JV, pour dénoncer la pénétration industrielle de l’Ouest en elle même. Accusés, cette semaine: deux géants américains du tabac qui violeraient la loi en plaçant des pub en discothèques et pratiquant le sponsoring sportif à outrance.

A Zhuhai (Guangdong), ce fermier chassé d’une JV coréenne pour avoir refusé de saluer à genoux la patronne, est accueilli en héros dans son Henan natal, admis gratuitement à l’université de Zhengzhou (privilège inimaginable!), pour son «esprit noble, du genre qui manque le plus à la patrie».Risque clair de généralisation anti-étrangère: les provinces les plus pauvres sont aussi les plus ombrageuses!

Mais face à ces messages pour la consommation intérieure, d’autres, aux étrangers, disent le contraire: à la foire de Canton, mme Wu Yi, chef du MOFTEC, a rassuré les investisseurs contre tout risque de fermeture.

Tois économistes de 1er plan, dont Hu Angan, déclarent que le protectionnisme ferait à la Chine plus de mal que de bien. Enfin, l’on imagine la frustration intenable des oubliés de la croissance, si le robinet étranger des chances et des rêves était soudain coupé!