Temps fort : REFORMISTES – LE PROGRAMME

D’ordinaire très discrets, les ténors libéraux, Qiaoshi et Tian Tiyun, Présidents de l’ANP -le Parlement chinois, deviennent plus locaces, à 2 semaines du Plénum du Comité Central, fin du mois- comme par hasard.

La tendance conservatrice (Jiang Zemin, Li Peng) s’adresse aussi au peuple, discours vibrants d’optimisme et de promesses. Cette ouverture timide et cette démagogie le prouvent : la Chine est en campagne électorale.

Rare occasion d’un regard sur le programme des réformateurs, alternative potentielle au pouvoir actuel.

[1] Qiaoshi ne réclame plus, pour l’instant, un droit de veto pour l’ANP (pouvoir civil, légitime), sur toute décision du Parti communiste chinois (PCC): remise en cause du monopole du Parti, prématurée et dangereuse, face à une ligne néo-maoïste anxieuse pour son avenir.

[2] Qiao veut inscrire dans la Constitution des garde-fous contre tout demi-tour à la politique d’ouverture : preuve qu’il estime très réelle la tentation, chez certains, de renouer avec l’âge d’or maoïste.

[3] Tian Tiyun, son bras droit, parle d’«approfondir l’expérience parlementaire de base»: projet réaliste et audacieux, qui renforcera ces milliers de mini-parlements ruraux, cantonaux, provinciaux issus des urnes : ateliers de formation à la démocratie, capables (parfois) de protéger leurs circonscriptions des velléités gauchistes centrales…

En bref, les réformistes jouent le pragmatisme: ne pas provoquer leurs adversaires mais consolider l’acquis. Les résultats qui filtrent du « conclave balnéaire » des leaders à Beidaihe en juillet-août (cf article central) montrent les succès que cette stratégie leur a fait engranger!

 

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