L’annuel conclave balnéaire de Beidaihe, fin juillet, réunira les grands de ce monde (sauf Deng Xiaoping, qui fera « chaise vide »), pour préparer la ligne des 12 prochains mois, que le Plenum du Comité Central avalisera en automne.
Au menu, comme des cinq dernières années, l’économie à toutes sauces:
réforme des grandes entreprises, agriculture, système bancaire et inflation. Le Parti, en phase de succession de Deng, veut éviter tout thème politique (par peur de divisions).
Mais plus la politique est occultée, plus elle réapparaît, pressante : la réforme des entreprises publiques par exemple, incontournable quand se tarit le robinet des subventions, pose le cruel dilemme -très politique de la gestion : être rentable, ou public!
A Beidaihe, une question politique ne pourra pas être occultée : le principe qui plane, de la « retraite à 70 ans pour les hauts cadres ». Proposition mainte fois éludée par les vieux apparatchik.
Aujourd’hui, elle aurait ses chances d’être adoptée, car deux cadres sont sur la sellette : Qiao Shi, libéral et Li Peng, gauchiste – un de chaque bord. S’ils démissionnaient fin 1997, ils sacrifieraient leurs carrières à la stabilité du pays -et à Jiang Zemin!
Mais le Président aura t’il le pouvoir pour faire plier l’échine à ces deux « princes de l’Empire »? On peut en douter
Sommaire N° 29