A la loupe : MACAO-1, BOURGEON SUR UNE RUINE

Avec ses « ruas » baroques, grandioses ou lépreuses, et ses petits restaurants de « bacalhau », Macao est le fruit de cinq siècles de présence latine et jésuite en Chine, petit paradis de 400 000 âmes cantonaises et portugaises s’ignorant bénignement, vivant des recettes des 9 casinos (700 m de US $ en ’95).

Plus pour longtemps : en attendant le grand retour en 1999, plus une décision ne se prend à Macao sans l’aval de l’agence Xinhua.

Les « mauvaises habitudes » se renforcent, raison inavouable des 8 m de touristes hongkongais et chinois par an : la prostitution et les jeux d’ argent, sous la ‘roulette’ du magnat Stanley Ho.

Trait de caractère : Lisbonne a insisté pour faire inscrire dans le traité de restitution, la promesse de maintenir vivante la langue portugaise. Sans illusion, pourtant, puisque presque tous les 20 000 lusophones retourneront au pays!

Une spéculation foncière effrénée depuis 3 ans, fait regagner des centaines d’hectares sur la mer, lotis en milliers de tours : 50 000 appartements vides (pas chers!), destinés aux Hongkongais, dont on espère l’exode massif, à la moindre maladresse de Pékin.

Les investissements viennent de Canton (Banque de Chine), et plus récemment, de Taiwan (qui ne veut pas laisser aux seuls Chinois socialistes la main libre sur cette zone stratégique). Si les clients viennent, Macao, la minuscule enclave, en l’an 2000, aura un million d’habitants -mais y aura t’il encore la bacalhau?

 

 

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