Deng Xiaoping n’est plus « en disgrâce ». La campagne des 12 derniers mois contre les « erreurs » du patriarche a pris fin.
Au contraire : un club très sélect de la capitale vient de décerner la coupe de son championnat de bridge « Quanjude » à l’équipe Pufang et Nan, son fils et sa fille : ce qui serait impossible en Chine, avec un Deng mal en cour! De même, un professeur d’université, à Pékin a pu soumettre aux différentes instances du Parti une défense vibrante de Deng Xiaoping, contre son vieil ennemi Deng Liqun (homonyme).
La fin de cette campagne marque un tournant dans la « longue marche » de Jiang Zemin vers le pouvoir. Il voulait réduire la stature du vieux leader, pour « sortir de l’ombre ».
Aujourd’hui le pousse à renoncer à ce projet, l’échec relatif des exercices militaires de printemps. Ils visaient à briser le moral de Taiwan, mais n’ont fait que renforcer ses alliances, sans donner au « stratège Jiang » l’image d’homme fort qu’il visait.: Jiang n’insiste pas, et se tourne vers l’image opposée, filiale et libérale :
– en mai à Shanghai, Jiang a évoqué le besoin de recruter des « experts » (compétents) -depuis 5 ans, il ne parlait que de « gens fidèles au Parti ».
– il a aussi évoqué le principe de: « gouverner suivant la loi »: coup de chapeau « rhétorique » de l’Exécutif au Parlement…
En conséquence de son virage, l’image de Jiang évolue -pas nécessairement comme il le souhaitait- parmi les cercles intellectuels : : son dernier surnom est « chef de la faction du vent » , pour son art de tourner sa voile dans le sens qui le pousse, à défaut d’en choisir la direction!
Sommaire N° 25