Dimanche 19 mai : Xi’an, capitale du Shaanxi, n’a jamais oublié le 8. siècle où elle était Chang’An, la plus grande ville du monde (800000 hts!). Son tout neuf musée provincial le rappelle, avec ses porcelaines et statuettes tirées des tombeaux de la province – conservatoire qui soutiendrait la comparaison avec le Musée National à Taibei!

Au plan industriel, le progrès est plus lent : la demi-douzaine de groupes géants est en proie aux difficultés classiques de l’Intérieur chinois : manque d’énergie (coupures incessantes), de matières premières, d’infrastructures, de personnel qualifié… Le retard sur Pékin se voit aussi aux marchés multi présents, palliant l’absence des grandes surfaces…

Mais ce retard peut être un avantage, s’il permet d’éviter les «erreurs de jeunesse» de la Côte. En urbanisme, quelques complexes bien dessinés suggèrent que Xi’an pourrait s’avérer d’ici la fin du siècle plus avant-gardiste que la capitale. Et l’avenir industriel de Xi’an pourrait être brillant : l’avion de 100 places, la future filière nucléaire civile -sans parler des projets actuels, des 15 firmes de sa zone « high tech » (software, nouveaux matériaux, bio-médecine)…

Enfin, Xi’an va devenir une ville unique au monde, en achevant de rebâtir ses murs de l’époque Tang. Pour l’instant, ce corset de 12 km et d’une quinzaine de portes ne cache pas grand chose qui mérite le regard. Mais si d’ici 10 ans, terrains vagues et marchés aux puces cédaient la place à une architecture « à l’ancienne », Xi’an pourrait devenir une destination mondiale touristique, rivalisant avec Disneyland. Audace inattendue, dans un pays réputé « matérialiste » et ne visant supposément que le succès à court terme!