Meeting « de la dernière chance » ce lundi, entre le vice Représentant. au Commerce Lee Sands et le MOFTEC, pour éviter des sanctions américaines: 2 mm $ de parts du marché US, pour viol de l’accord de février 19’95 sur la protection de la propriété intellectuelle en Chine.
Pékin aura « une semaine » pour se conformer. Mais les dés sont jetés. Bill Clinton semble résigné à laisser les relations bilatérales entrer en crise ouverte – trop de faucons, et trop d’arguments pour, surtout en période électorale:
-Washington évalue le produit du piratage chinois à 2,3mm $ -d’où le volume de sanctions retenu,
-une enquête (probablement de la CIA) a débusqué 13 usines clandestines de CD, en plus des 31 que Pékin s’était engagée à « remettre sur le droit chemin » -ce qui, d’après l’Amérique, n’est pas le cas.
-l’Amérique a déjà imposé des sanctions identiques à la CEE (Communauté Economique Européenne), au Japon etc. – aucune raison de faire une exception.
Dialogue de sourds : Pékin, qui a fait des efforts considérables dans la lutte anti-piratage (7 usines de CD fermées, et rien qu’à Shanghai en 2 ans, 448 cas de piratage réglés au tribunal), mais qui ne contrôle pas ses provinces, se dit « fière » de son bilan, et menace les USA, s’ils passent à l’acte, de leur imposer des contre-mesures encore plus dures…
Dans ce « bras de fer », il y a ce que l’on montre, et ce que l’on cache : B. Clinton pense, après ces sanctions, pouvoir imposer à ses rivaux républicains la clause M.F.N. (Clause de la nation la plus favorisée) pour la Chine. Et c’est aussi des Etats-Unis, dans une large mesure, que dépend le retour de la Chine à l’O.M.C (Organisation Mondiale du Commerce).
Enfin et surtout, se pose la question : dans quelle mesure la croissance en Chine dépend du marché américain -qui a le plus à perdre?
En tous cas, si ces sanctions américaines sont exécutées la Chine verra pour la première fois un pays lui résister dans un conflit commercial : ce sera à la fois le signe (douloureux) du passage à l’état adulte comme responsable économique, et la fin du syndrome en vigueur depuis des décennies : « embrassez moi, je suis chinois! »
Sommaire N° 20