En marge de sa campagne contre Taiwan, la Chine a maintenu un ton vif et des exigences fortes vis à vis de Hong Kong, qui lui revient dans moins de 400 jours : le « Comité législatif provisoire » nommé par Pékin vient de voter à l’unanimité moins une voix l’abolition du Comité législatif en fonction, élu au suffrage universel.
Le seul membre ayant osé voter contre, a été immédiatement exclu du Comité.
Pékin affirme ne pas revendiquer l’obédience absolue des délégués, mais leur silence… D’où une forte inquiétude à Hong Kong, visible dans le décuplement des demandes (70 000) de passeports britanniques« B.N.O. » (« d’outremer »), pourtant sans grande valeur.
Boycotté par Pékin depuis 3 ans, le gouverneur Patten avertit que cette politique risque d’ébranler la « loyauté » de l’administration, tandis qu’ Anson Chan, patronne de celle-ci, crie à la « confusion » et à « l’incertitude » et sacrifie probablement sa place après juillet 1997.
De la dégradation du climat, la vision de deux « cousins » de Hong Kong est instructive:
¯ À Taiwan, une opinion entendue dans les milieux d’affaires étrangers comme locaux est que « Hong Kong est finie » (sic), tandis qu’
¯À Macao, sur les espaces hâtivement remblayés sur la mer (à Macao, Taipa et Coloane) l’on construit jour et nuit des tours d’habitation pour les « transfuges » hongkongais en quête d’un cadre plus douillet et moins visé par la vindicte de la Chine. Dès aujourd’hui, 60 000 appartements sont disponibles. En 1999, lors du retour de Macao à la Chine, ce boom immobilier pourrait permettre de doubler la population (actuelle = 500 000).
Sommaire N° 14