Bonjour,
En guise de contribution, cette semaine, je vous offre l’interview que j’ai fournie à l’émission "Bruits de Chine", le magazine radio de Radio Campus Lille, sur le 20eme anniversaire des événements de la place Tian An Men.
Comment se souvenir, quel travail d’oubli, ou de deuil pour certains, ou pour moi même, alors présent. En tant que journaliste, j’étais et reste en principe soumis au devoir de réserve, considérant la Chine comme un sujet d’étude, et devant maintenir une neutralité et absence de sentiments afin d’expliquer et dépassionner. Mais là, cela a été impossible : ces événements de portée universelle, étaient trop proches et me parlaient trop.
Je profite de ces lignes d’intro pour remercier Bertrand, Elvire, Florence et Françoise de leurs commentaires profonds et amicaux.
Je ne suis pas aussi sur qu’Elvire sur le fait qu’en substance, la société chinoise aurait troqué son héritage de ’89 pour le plat de lentilles d’une télé couleur ou de vacances à Hainan, que toute cette richesse morale serait enterrée et sans regret, et "qui sommes nous pour les juger".
D’abord, car en janvier ’90, dans une boutique d’antiquaire sinistrement vide, la jeune patronne m’avait confié, texto : "bien sûr, nous aussi sommes très tristes, même si nous ne le montrons pas, c’est dans notre culture"…
Ensuite, parce que cette exigence de s’assumer, de partager les responsabilités, était altruiste et noble, et qu’il n’y avait rien à regretter. Si ces valeurs étaient universelles, elles nous unissent. Et leur dénier le droit à ce genre de valeurs dont nous jouïssons depuis notre naissance sans y penser, reviendrait à supposer, comme l’a dit un jour très imprudemment et erronément Teilhard de Chardin, que Chine et nous, "ne participerions pas à la même espèce humaine".
Enfin, sur cette interview sonore, je livre mes souvenirs et dresse mon bilan : sans préparation, du tac au tac, aux questions posées !
Entretien d’Eric Meyer avec Françoise Objois, montage René Lavergne
"[audio:000011]"
Publier un commentaire
LEY
18 juin 2009 à 02:03Ni hao,
Cet anniversaire c’est aussi celui de ton fils Guillaume (?)
Un appartement à Jardin’s à HK, tu te souviens ?
Grossesse de Brigitte….
Une certaine fête de 14 juillet à l’ambassade et une baignade
interdite….UNE PAGE TOURNEE…
Que faites -vous? Toujours à Pékin ?Amitiés, I.
annie
17 juin 2009 à 18:46Merci Eric de nous faire partager ce moment musical et ton analyse claire des évènements de TAM avec 20 ans de recul . Deja 20 ans et ici , en France , deja presque l’oubli . Mais les evenements récents en Iran vont peut être nous les rappeler car comment ne pas faire un parallele:
révoltes initiées dans les 2 cas par des étudiants, pourquoi???
le peuple qui les suit
quelles sont les réels motifs et aspiration des uns et des autres?
Elvire
12 juin 2009 à 09:12Desolee, j’ai oublie de signer…
jeanne
11 juin 2009 à 23:36Bonjour Eric
Je viens d’écouter, et d’entendre très fort , « souvenirs, oubli, deuils »qui n’ont toujours pas reçu leur place justifiée dans l’histoire de la Chine.
Combien de parents restent encore avec des questions douloureuses ? Effectivement « même si nous ne le montrons pas »il n’est pas interdit de le deviner.
Pas beaucoup d’échos en France au sujet des 20 ans.. Resterait-il des « séquelles » de ce qu’a dit Teilhard de Chardin ?
Peut-être aussi que, dans notre histoire de France, il y a encore bien de sombres passages, très laborieux à éclairer ?
Je pense que c’est essentiel, quel que soit le pays, que des journalistes restituent le plus fidèlement possible, ces pans d’histoire, au ras du quotidien, rassemblant les détails vécus et vus.
Cela me semble bien plus que les « scoops » contribuer à la compréhension des faits, et à leurs conséquences à moyen et long terme.
Merci Eric pour ce partage d’interview.