Temps fort : Taiwan : les illusions perdues

Dans le duel entamé 10 ans plus tôt, Chen Shui-bian, champion du DPP (parti insulaire, séparatiste), s’étrangle face à Ma Yin-jeou, héraut du KMT (parti nationaliste, pro-réunification).

Fort de sa position de maire de Taipei, et d’une victoire aux municipales de décembre 2005, Ma multiplie les coups d’éclat. Brandissant le risque de guerre avec Pékin, dû à l’obstination de Chen, il promet, une fois Président en 2008 de négocier la paix. Il obtient ensuite l’aval de Pékin puis celui de la Maison Blanche – coup de maître !

Renié, n’ayant plus que 18% des voix, Chen est réduit à jurer de «s’ abstenir de toute manoeuvre d’indépendance» d’ici 2008 -donc, ni referendum, ni révision de la Constitution. Il doit se contenter de pauvres gestes: vagues menaces contre certains invests taiwanais sur le continent, rejet d’un couple de pandas offerts par Pékin, déboulonnage de cent statues de Chiang Kai-shek

Porteur des espoirs en 2000, il vit à présent un échec grandiose, n’ayant pu stopper l’hémorragie de 600.000 citoyens et de 100MM$ d’invests vers le continent. Il n’a pas non plus réarmé l’île -le KMT bloque depuis 2001, les 14,8MM$ de commandes militaires US. Il a bien empêché la réouverture des liens directs, mais ce fut au prix d’ une cassure de la croissance locale, la plus basse de la région…

Bilan : L’opinion est lasse. Ex-député DPP, Lin Weichou quitte le navire et recommande à ses concitoyens de «se détourner de tout Parti et toute politique».

Symbole brûlant d’un retournement historique : faute d’alternative visible, l’île commence à cauchemarder sur un scénario sombre : un retour forcé à la Chine -sans avoir eu la chance d’être consultée !

 

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire