Crise à la BdC (la Banque de Chine), dont 2 ex-chefs de l’agence de Kaiping (Canton) et leurs épouses comparaissent menottes aux poings à New York (13/2) pour racket, usage de faux passeports et visa, blanchiment d’argent au casino de Las Vegas, ayant siphonné des années ’90 à 2004, jusqu’à 485M$ d’actifs.
Fait unique, c’est la justice yankee qui protège la BdC de ses cadres malhonnêtes -ils risquent 70 ans de prison et 1,5M$ d’amende !
L’affaire gêne la BdC, alors qu’elle veut entrer en Bourse de Hong Kong : elle en espère 8MM$, après la CCB (la banque de la construction) qui y épongeait 9,2MM$ en oct. 2005. L’entrée sera reportée à fin 2006, le temps pour l’Etat de trancher si la banque devrait en même temps se présenter en bourse de Shanghai (cf p.2, brève Air China).
La BdC fait mauvaise fortune, bon coeur, prétend qu’elle a appris de ses erreurs, et affirme sa volonté de coopérer avec l’autorité judiciaire américaine -mais ses cadres sous les verrous plaident non-coupables. Agaçante, la crise ne sera pas catastrophique pour la BdC,
[1] avec le report probable qui fera tout oublier, et,
[2] car les gros investisseurs ont, malgré le risque, besoin d’investir dans la finance chinoise, comme outil d’accès à l’épargne!
En fait, la banque chinoise n’a jamais cessé de nourrir ce parterre de fleurs vénéneuses. En 2005, 76MM² prirent la clé des champs (+31%). Seuls 147M² furent rattrapés en 1.272 carambouilles éventées par la CBRC (China Banking Regulatory Commission) qui chassa à l’occasion 325 hauts cadres. Indice que les contrôles se resserrent, mais la passoire demeure !
Problème de fond, évoqué par la ICBC (Industrial & Commercial Bank of China) dans la presse en 2005 : trop de cadres et d’organes occultes au sommet des banques, restent aux mains de l’appareil : apparatchiks qui gèrent les finances de la banque en place des professionnels, sans en supporter la responsabilité financière ou légale!
Sommaire N° 6