Pol : Commerces CEPA – rien ne va plus

— En juillet 2005, à Dingzhou (Hebei), pour briser la résistance de paysans à une expropriation abusive, le Secrétaire du Parti He Feng avait recruté 250 malandrins.

Equipée d’armes hétéroclites, l’attaque avait fait 6 morts, 100 blessés, mais le village était resté maître du terrain, filmant la scène par vidéo (transmise à la presse internationale) et prenant un otage. Le 9/2, l’affaire arrive en justice: 4 malfrats sont condamnés à mort, 6 à la prison à vie —dont He Feng, à qui sa position aura sauvé la tête.

Dans un autre cas d’abus de pouvoir l’an passé,  les suites sont moins claires. A Yinan (Shandong), la mairie critiquée en haut lieu pour natalité excessive (car elle vivait des taxes à la naissance), avait forcé, en une campagne musclée de mars à juillet 7000 femmes à avorter. Pékin avait désavoué, et annoncé une -sans doute éphémère- arrestation. 6 mois après, 100 hts manifestent : suite à l’arrestation de Chen Hua, cousin de l’activiste Chen Guangcheng qui avait ébruité l’affaire. Temps difficile, pour un système écartelé entre la tension sociale, ses désirs de légalisation et sa tradition de pouvoir absolu.

 

—         Au 1/1/04, le CEPA, accord commercial préférentiel entre Hong Kong et la mère-patrie, avait levé de grands espoirs, par ses instruments inédits, telles ces galeries commerciales offertes en gérance aux Hongkongais, hors taxes pour produits made in HK.

Des 100aines d’insulaires relevèrent le gant et vinrent louer à Shenzhen ou Canton. 25 mois plus tard, c’est l’échec : une à une, ces boutiques ferment. Les promoteurs locaux ont extorqué des frais imprévus, de la hausse de l’énergie à la « taxe de changement de nom » du complexe. Les clients ont déserté, suite à l’apparition de faux produits, à la dégradation des locaux, et à l’absence d’un environnement d’une qualité comparable à Hong Kong.

Aujourd’hui sombres, les petits patrons grugés attendent la fin de leur contrat, faute de pouvoir le résilier. Et les politiciens prennent acte de l’écart de culture, beaucoup plus lourd qu’on eût pu le croire, entre ces deux versions de la Chine -bonne foi d’un côté, « lait de louve » de l’autre !

 

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