En décembre 2005, le Ministère de la santé étonnait le monde en rognant son estimation des malades du SIDA, de 840.000 à 650.000 cas.
Le 17/10 pourtant, Hao Yang, du même ministère, retourne à la réalité, brossant un tableau noir des progrès du fléau. Avec 190 infections/jour en 2005 et jusqu’à 1% des femmes enceintes séropo, la Chine, en «épidémie généralisée», a rejoint le «stade de développement de l’ Afrique». Avec 48% de cas contractés lors de rapports hétérosexuels, est révolu le temps du haro sur les groupes à risques -homo-sexualité ou héroïnomanie. L’Etat n’a plus d’autre choix que d’adopter les armes efficaces ailleurs, et dépasser ses peurs !
En prévention, depuis peu, l’Etat impose les préservatifs dans les centres de sexe vénal, et crée 309 cliniques de désintoxication à la méthadone, pour sevrer les drogués et supprimer l’usage de la seringue.
Les plus grands problèmes sont en éducation. A Harbin, trois conférences pour 180 prostituées et leurs souteneurs viennent (11/10) de causer le scandale de nombreux résidents et de la police, réclamant l’arrestation des travailleuses du sexe. Wen Yingchun, auteur de la campagne et directeur du centre épidémiologique provincial, leur oppose les faits : seules 15% des prostituées utilisent régulièrement des préservatifs, et la plupart ne savent pas ce qu’est le SIDA. Mais les mentalités avancent : à Pékin, ces campagnes passent mieux, et sur le site Sina.com, 77% des internautes interrogées y sont favorables.
Restent de lourds problèmes :
[1] le besoin grandissant pour les sidéens, en thérapies de seconde génération, encore indisponibles en Chine, afin d’éliminer les terribles effets secondaires causés par la 1ère génération.
[2] Les vieux démons du pouvoir : à Urumqi, Xuelianhua, ONG de lutte anti SIDA, vient d’être fermée, pour « illégalité » – elle dérangeait !
Sommaire N° 33