— Après avoir mangé son pain blanc, China Merchants (CM), l’opérateur portuaire (propriété du ministère des communications) mange son pain noir.
A 304M$ soit +15,1%, ses profits pour l’an 2005 sont brillants, avec + 34% de chiffre, à 1,82MM$. Mais le bonheur était surtout au 1er semestre, et les nuages sont venus obscurcir le second, au profit stagnant (154M$). Deux tendances jouent en sa défaveur -deux activités ayant dépassé le col de la croissance. La vente de conteneurs déprime: CIMC (China Int’l Marine containers), leader mondial, dont China Merchants est actionnaire à 22%, a perdu 97% de ses profits au 4ème trimestre. Et Modern Terminal, de Hong Kong (dont China Merchants détient 27%) voit son trafic stagner sous la concurrence des ports chinois. Ses profits, China Merchants les a faits chez ces derniers avec +58% et un quasi-doublement du trafic avec 24,5M de «boîtes» (de 20 pieds). Il espère maintenir ce rendement, et voir les ports augmenter leurs charges cette année.
C’est le contraire de ce que voudrait l’Etat, soucieux de stimuler ainsi le trafic… Enfin, pour assurer l’avenir, China Merchants s’apprête à investir 374M$ dans l’équipe qui gagne— les ports chinois, Qingdao, voire Shenzhen et Zhangzhou, c’est-à-dire à peu près le même montant que l’an passé.
— Les récoltes-record d’huile de palme de 2005 en Malaisie et Indonésie (85% de la production mondiale) donnent à la bourse de Dalian (Liaoning) le moment favorable pour inscrire ce produit au tableau de ses denrées cotées : les cours bas actuels permettent d’acheter sans risques. Spécialisée dans les marchés à terme agricoles, elle lance (5/04) une coopé avec Bursa Malaysia (Kuala Lumpur). Il y a de quoi faire: sur les 28Mt de production mondiale,4,2t sont consommées en Chine (friture, savon), dont 4Mt importées.
L’ambition est de créer un marché nouveau, avec plus de produits, R&D, et aider à réinventer cette huile vieux jeu, trop produite et mal aimée, soupçonnée de cholestérol. Quant à Dalian, elle conforte ainsi sa position de championne nationale du marché à terme agricole. Elle a déjà le maïs et le soja (et tous ses dérivés); elle prépare l’admission du riz et de la viande de porc!
Sommaire N° 13