Mao Zedong et Charles de Gaulle avaient eu, dans les années ’60, en matière de htes technologies, des approches convergentes, en cherchant à développer des filières nationales nucléaires et spatiales, afin de préserver leur autonomie vis-à-vis des super grands de l’époque, URSS et USA.
30 ans plus tard, les mêmes causes donnant les mêmes effets, François Fillon, Ministre français des PTT et de l’Espace, était à Pékin, 26-28 jan., pour parapher un accord-cadre qui pourrait être le germe d’une coopération spatiale privilégiée entre l’Europe et la Chine.
Ici, l’industrie chinoise est en position de faiblesse, ayant subi en 1996 plusieurs retentissants échecs de son nouveau lanceur « Longue Marche 3B » -et ayant bien besoin d’un partenaire solide pour renforcer sa technologie. Mais elle est aussi en position de force, se trouvant courtisée par tous les grands de l’industrie spatiale mondiale.
Le rapprochement euro-chinois voit sur son chemin plusieurs obstacles, tel le malaise de la Chine à s’engager sur le long terme. Cf. la filière nucléaire où Pékin, après avoir «voté» GEC-Alsthom (4 réacteurs, transfert complet de technologie), achète russe, canadien, bientôt américain; telle aussi l’interdiction aux partenaires occidentaux de transférer à la Chine des technologies appliquées aux lanceurs spatiaux.
Ce qui explique le contenu prudent de l’accord paraphé par François Fillon (en attendant la signature par Jacques Chirac, vers le 15 mai prochain): Arianespace et China Aerospace travailleront à harmoniser leurs procédures de lancement, de charge utile, de coûts.
Le tout devant aboutir à un échange de services au client, entre Ariane et Longue Marche. Ce n’est qu’un début -avant le mariage, mieux vaut des fiançailles!
Sommaire N° 5