Depuis mars municipalité autonome de 30 M d’âmes, Chongqing prend son envol avec les pouvoirs et les espoirs qu’aurait, ailleurs au monde, un État à part entière – rejoignant dans ce privilège Tianjin et Shanghai.
Pourquoi cette émancipation? En compensation pour l’impopulaire barrage des trois Gorges, selon les uns. Pour diviser le Sichuan, 1ère province en taille et en population, disent les autres. Ou peut-être simplement suivant cette dynamique ambiguë (faiblesse d’un État central sclérosé? décision visionnaire d’un leadership réformateur?) de régionalisation qui a déjà donné à Shanghai en 1992, avec Pudong, les pleins pouvoirs d’un 1er poumon économique national!
Quoiqu’il en soit, Chongqing vient de tenir son 1er Parlement (750 édiles) de ville libre. On y a parlé moins de politique que d’économie, vouant de prendre la place, ouverte par l’électricité du futur barrage, de «développeur» de toute la Chine de l’intérieur. Chongqing veut quadrupler en 12 ans son PNB (15 MM USD en 1995), avec une longue série de projets (agro-alimentaire, protection de l’environnement, high tech)… Programme comportant 2 spécificités, atouts de Chongqing à l’avenir: une zone nouvelle pour accueillir 1 M de «pieds noirs» chassés par le barrage, et l’autonomie législative et financière notamment, supérieure à Chengdu, sa rivale et ex- « maison mère »!
Sommaire N° 20