A la loupe : A XIAMEN aussi, la crise!

Crise asiatique oblige, l’oasis de Xiamen, à y regarder de près, accuse des fissures : Corée du Sud et Japon ont réduit leurs investissement de 48%, mal relayés par les euro-américains (+ 38%). Tandis que les exports s’essoufflent ( 6% en décembre), et que parmi les Occidentaux venus occuper la place, rares sont ceux qui ont le sourire. Tel le néerlandais Paktank, qui a ouvert dans la zone indust’le de Haicang pour 200000 m³ de citernes, pour produits pétroliers et huiles alimentaires.

En principe, le marché est bon – le Sud n’a pas encore de grandes raffineries. Mais comme Pékin vient d’interdire toutes importations (pour traquer la contrebande et regarnir les caisses de ses Grandes Entreprises d’Etat), la Joint venture tourne au ralenti – pas un seul navire à son chenal d’accostage (prévu, après dragage, pour atteindre les 100 000 Ton Equivalent Unit)…

Même scène au terminal-conteneurs : seuls 2 rafiots libériens sont à l’amarre, presque toutes les grues ultramodernes (capacité 35 t), sont à l’arrêt. «1999 sera difficile », conclut le secrétaire du Parti, « nous espérons un aménagement des règlements de Pékin »!

Pour leur avenir, Xiamen a un espoir secret : la réunification de Taiwan. Dès 1987, la première Zone Economique Spéciale locale, l’avait été pour Taiwan, en raison d’un projet de centrale thermique de 3MM USD par Formosa Plastics), doté par Pékin de forts  privilèges tarifaires.

Son abandon en 1993 suite au refus de Taibei, a forcé Xiamen à ouvrir cette zone au reste du monde – qui n’a suivi que tardivement, en rangs trop minces pour rentabiliser l’effort. Sur le fond, « tout cet énorme projet », confie un industriel expatrié, « n’a de sens que par la réunification – l’apport massif de capitaux insulaires. C’est un pari sur l’avenir, où Xiamen peut tout gagner – ou tout perdre ! ».

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
0 de Votes
Ecrire un commentaire