Joint-venture : Les chèques en bois de l’export chinois

— Dénouement le plus logique, mais fracassant : fondateur de Marionnaud en 1985, Marcel Frydman est débarqué (15/09) par son repreneur Watson. Suite à 98M² de pertes l’an passé, le réseau de parfumeries avait été cédé pour 900M² à Watson, filiale de Li Ka-shing, le tycoon hongkongais.

Avec ses fils, Frydman devait tenir les rênes jusqu’en ’08. Mais cet été, Marionnaud n’a pas pu tenir son assemblée générale dans les délais : Watson dénonce une gestion style « PME », reprend les commandes et paie sans sourciller les 2,5M², convenus en tel cas. Il parachute un nouvel état-major au complet, et donne l’odeur des temps à venir, en cas de reprise en Europe ou ailleurs, par des intérêts de la région Chine!

— Ce n’est que depuis 5 ans  qu’explosent les parts chinoises sur les marchés mondiaux.

Mais on ne s’improvise pas 1er exportateur, tout en gardant ses méthodes traditionnelles antiques. D’où le dur réveil des traders, après ce sondage du ministère du commerce auprès de 500 d’entre eux (21/9) : 5% des factures restent impayées, le décuple des taux des pays riches. Face aux 593MM$ de l’export de 2004, ce sont 30MM$ pas perdus pour tout le monde! Un autre rapport évalue ces chèques en bois à 100MM$, +15MM$/an, même chez Changhong (Sichuan), géant de la télévision chinoise. Les raisons à ce dilettantisme sont quatre:

[1] la concurrence effrénée -l’impératif de «faire son contrat» à tout prix;

[2] la réticence à utiliser l’assurance-crédit («trop chère»),

[3] l’absence chez ces firmes, typiquement des PME familiales, d’un système d’évaluation de la solvabilité du client : seules 11% des firmes en disposent – presque toutes étrangères!

[4] Incroyable mais vrai : la timidité des fournisseurs n’osant pas réclamer de peur de perdre le client, mais qui, pour survivre, vont devoir apprendre à donner de la voix !

 

 

 

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