A la loupe : Taiwan, Hong Kong – en orbite autour de la Chine

Autour de la Chine, Taiwan et Hong Kong décrivent des orbites inattendues : la Région administrative spéciale (RAS) exprime ses sentiments démocratiques, tandis que l’île supposément libre, semble démordre de ses exigences séparatistes !

A Taiwan, le scrutin du 3/12 offrit un triomphe au Kuo Min Tang (KMT) et à Ma Ying-jeou, son sémillant espoir, maire de Taipei. Le DPP (Democatic Progressisve Party) indépendantiste n’obtient que 6 des 23 sièges de maires/édiles, l’opposition emporte le reste.

Que s’est il passé?

[1] Le DPP a pratiqué ce qu’il reprochait au KMT avant de lui succéder : la corruption. Ainsi en fait, le vote ne sanctionne pas l’aspiration libertaire, mais l’usure du pouvoir.

[2] Depuis 18 mois, Pékin a joué fin, en troquant pressions et menaces, pour des invitations d’opposants, et des forums d’influence créés dans l’île-même !

La course aux présidentielles de 2008 est lancée. A son tour, le DPP va devoir apprendre sa leçon, punir ses brebis galeuses et réinventer avec Pékin un rapport moins frileux. Il part étrillé -mais c’est toujours dans l’adversité que ce parti a su montrer son génie!

A Hong Kong, au contraire, le retour à la mère patrie en 1997 a fait tomber les complexes. Consciente que nul ne le fera à sa place, la rue maintient ses exigences de démocratie. En 2003 et 2004, deux manifestations monstres (0,5M chaque) avaient fait vibrer le pavé insulaire. Le 4/12, ils sont toujours 250.000 marcheurs (63.000, selon police) à réclamer l’élection, alors négociée par Londres, du gouverneur et du Legco (Parlement) au suffrage universel.

Ce n’est pas faute pour Pékin, d’avoir concédé : une cuillerée de démocratisation du scrutin en octobre 2005, et dès 2003, l’accord douanier préférentiel CEPA (Closer Economic Partnership Arrangement), qui lui permit de s’arracher à sa plus grave récession depuis des lustres. A Pékin, la manif du 4/12 a fait un coup de tonnerre, suivi d’un grand silence. La rumeur et les démentis parlent de 2017, comme date offerte pour le régime parlementaire promis. Les démocrates voudraient plus proche, mais pourraient s’accommoder de l’offre, si elle était ferme -on en est pas là. La Chine pour sa part sait qu’elle doit agir, que la répression n’est pas une option, et que toute concession à Hong Kong sera exigible ailleurs en Chine.

Pour la 1ère fois, le colosse semble enclin à transiger sur le fond : le monde retient son souffle !

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